1950 à 1959

L’économie occidentale est devenue florissante. Le chômage est presque nul. La haute couture dicte toujours sa loi. Des créateurs font leur apparition : Balmain, Fath, Rochas.

Pour autant, la mode des années 50 piétine. Une graine de révolte est en germe par l’arrivée du rock’n roll entre autre avec pour idoles : James Dean, Elvis Presley. Une autre mode est en train de voir le jour, dans la rue.

Pierre Balmain habillant l'actrice Ruth Ford1950 : Apparition de Pierre Balmain. Après avoir travaillé pour les ateliers du couturier Lucien Lelong, il décide de fonder sa propre maison en 1945. C’est cette année que naît la Maison Balmain. Son idée est de revenir à la mode noire d’après-guerre. Son travail est reconnaissable par un style très pointu et des volumes soignés ce qui plaît vite aux femmes de Paris. Le créateur défend l’image d’une femme active, élégante et un brin désinvolte. Sa première collection plaît par la sobriété de ses coupes, le choix des tissus ainsi que des couleurs (noir, vert, marron, rouge, parme). Dans un second temps, il lance un parfum dès 1946 qu’il nomme « Élysée 64/83 » (le nom reprend le numéro de téléphone du salon de couture). Puis viennent en 1947 « Vent Vert » et en 1949 «Jolie Madame».

Le parfum « Jolie Madame » est un succès et Balmain baptise de ce nom sa collection de 1952. Il s’essaye alors au prêt à porter avec une première gamme « Pierre Balmain Florilège ». Son style est appelé « nouveau style français », il recherche avant tout la modernité et la rigueur. Balmain se concentre sur la structure de ses pièces : les épaules sont marquées, la poitrine est soulignée, la taille est étroite et rehaussée.

En 1953, Karl Lagerfeld entre en tant qu’assistant chez Balmain. En 1955, Lagerfeld remporte le concours du Secrétariat National de la Laine aux côtés d’Yves Saint Laurent. Il quitte la maison en 1962.

Dans les années 1950, le succès de la marque s’exporte dans le monde entier. Balmain est notamment sollicité par les reines de Belgique, du Danemark et de Thaïlande pour des dressing. La demande est si importante que l’atelier compte plus de 600 personnes en 1956. En 1968, l’atelier conçoit les costumes pour les Jeux Olympiques de Mexico.

En 1960, Pierre Balmain cède à la société Revlon les droits mondiaux de fabrication et de distribution des parfums ainsi que des produits annexes. Puis il vend sa maison à Léo Gros, un industriel de la maille dix ans plus tard. La même année, Balmain se lance dans le prêt-à-porter, après son essai dans les années 1950. La ligne sophistiquée présentée est un réel succès. Elle tient le haut de l’affiche aux côtés de Dior ou Balenciaga.

La mort de Pierre Balmain en 1982 est un coup dur pour la marque.

1951 : Cristobal Balenciaga, né en 1895 au pays basque espagnol, à Gueteria dans un village de pêcheur. Pendant que son père pêchait, sa mère cousait, c’est ainsi qu’il apprit à couper et à coudre.

Il aimait les robes monumentales et structurées. Il livra sa première commande à l’âge de 10 ans : une copie d’un ensemble de Drecoll pour une dame venue passé des vacances dans son village natal. Elle lui trouva un travail dans une boutique de tailleur à Madrid ce qui lui permis ensuite de financer sa propre boutique. Il émigre à Paris en 1937 où il ouvre sa maison de couture. Elle eut beaucoup de succès jusqu’aux années 60 où il a été dépassé par la vague des jeans, des vêtements flous. Il est parti en retraite en 1968.

madame-gres1952 : Germaine Barton née en 1903 à Paris. Elle voulait être sculpteur, mais ses parents, issus de la haute bourgeoisie s’y opposèrent. Pour gagner sa vie, elle se mit à faire des toiles de patrons en mousseline, pour des magasins, et des robes en jersey. Ouverture de sa première boutique sous le label Alix Barton Couture, et elle en profite pour changer de prénom. Ses méthodes de travail son proches d’un sculpteur. Suivant ses croquis, elle griffonne, elle crée ses modèles comme en travaillant la glaise, directement sur le corps du mannequin.  6 ans plus tard, elle décide de céder son affaire et prend le nom d’artiste de mari, Serge Czerefkow, qui signe ses tableaux au nom de Grès. Elle inaugure la maison Grès en 1942, mais les allemands l’ont fermées car elle avait crée ses modèles aux couleurs du drapeau français. La maison ré-ouvre en 1944 et fermera en 1988. La mode et le temps qui passe n’alterneront jamais la silhouette de ses robes du soir sculpturales, semblables à des statues gothiques.

1953 : Christian Dior doit son succès sa capacité à sentir l’air du temps, il sut le premier à concrétiser le désir secret des femmes : un retour à la féminité et au plaisir de s’habiller.

1954  : L’homme des années 50 doit reconstruire son pays détruit par la guerre. Sa tenue reflète son sens des responsabilités, vêtu d’un deux pièces revers étroit de couleur sombre, veste large d’épaules, pantalon étroit du bas, chemise blanche, mince cravate. Il s’autorise le chandail à col roulé.LS0000169

La révolte des teddys boys : jeunes révoltés apparus à Londres. Petits bourgeois, banlieusards et pauvres : ils arborent des tenues inspirées de celles de leur père mais en les parodiant.

L’élégance est voyante : costume deux pièces voyant avec des pantalons tuyau de poêle ou smoking fantaisie, chemise à jabot, noeud en guise de cravate, chaussures à grosses semelles de gomme, cheveux longs en banane. Ils reflètent un nouvel état d’esprit de la jeunesse occidentale désireux de s’affirmer et de se différencier des adultes

teddy boys

1954 : Dior lance la ligne H : la robe devient plus droite, la ceinture plus lâche, et la taille plus basse. On retrouve en moins bas, la ligne générale des années 20, caractéristique d’une période d’émancipation féminine. Puis, il lance la ligne Y. Voici, à nouveau les femmes contraintes de marcher à petits pas serrés, la jupe se rétrécit et se rallonge, les épaules s’étoffent, la taille se resserre. Un grand décolleté en V dégage le cou.

1955 : Pour danser le rock’n roll, les filles portent des jupes amples : robes à jupe ballon.

James Dean

Une révolution est en marche. James Dean tourne le fil  » La fureur de vivre « . Il est vêtu d’un pantalon et d’une veste en jean. Une nouvelle mode est lancée. Elle arrivera en Europe en 1960. En 1968, les jeunes du monde entier vont affirmer leur liberté et refuser le costume cravate de la société bourgeoise.

1956 : Madame Coco Chanel, alors âgée de 13 ans, invente le tailleur : lainage léger écossais, bleu marine ou blanc, discrètement gansé et fermé en bord à bord par des boutons dorés.  La jupe s’arrête au genou. Il est porté avec des chaines dorées, des escarpins bout foncé, un petit sac matelassé.

C’est de là que nait le terme total look.

Apparition des premiers beatnik aux Etats-Unis : jeunes intellectuels révoltés, ils refusent l’uniforme qui va avec le complet veston. Ils se désintéressent de l’habillement et choisissent une tenue simple : blouson, jean, chemise. Le mouvement traverse l’atlantique adoptant le blouson en cuir noir avec un aigle dans le dos.

1957 : Marylin Monroe : la mythe universel. Beaucoup de femmes imitèrent son style provoquant et sexy : robe moulante, décolleté plongeant. Le cinéma est aussi une source d’inspiration pour les femmes qui trouvent de nouvelles façons de s’habiller.

1958 : Le synthétique libère les femmes. Le nylon en 1938, l’acrylique en 1947 : douce, chaude, infroissable. Naissance du polyester en Angleterre.

Yves Saint Laurent a pris la succession de Dior et lance la ligne trapèze : taille absente mais ligne structurée, carrure très étroite, manches à peine à mi bras, jupe ample à mi mollet. Matière : drap épais, teintes foncées et larges chapeaux. Yves St Laurent

1959 : Le couturier Pierre Cardin innove en lançant un premier  label de prêt à porter haute couture. Les modèles sont inspirés de la haute couture mais fabriqués en usine, et vendus en grand magasin,

Le fabricant Mattel lance la poupée Barbie. Les plus grands couturiers lui tailleront des robes.

Albert Empereur : homme cordial et inventif fut une figure marquante pour une nouvelle industrie du prêt à porter. Confectionneur haut de gamme, il eut l’idée  avec un autre industriel d’abandonner le terme confection pour celui de prêt à porter, adapté de l’expression américaine : ready to wear en 1949.

Source : livre 100 ans de mode

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Publié par Saikna creations

Créatrice de mode au style universel. Animatrice d'ateliers de couture, recyclage, DIY. Saikna s'engage à proposer des articles uniques ou de petites séries. En effet, il est possible aujourd'hui de détourner des matériaux et autres textiles de bonne qualité afin de leur donner une nouvelle vie, ou d'utiliser des tissus respectueux de l'environnement. Il est stimulant de transformer les matériaux, de faire fonctionner mon imagination pour proposer un nouveau style de mode, éthique, éco responsable. Je propose également des travaux de réparation textile.

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