1960 – 1969 L’émancipation

Les enfants du baby boom ont grandi. L’économie est au beau fixe. Toutefois, le temps est à la contestation : refus de la société, refus culturel. La mode pop est plus qu’une musique, c’est un état d’esprit dominant. Les années 60 sont dominées par les médias. Les magazines déterminent les goûts vestimentaires. La mode devient éphémère : symbole d’une ère du prêt à jeter : robes en papier, meubles en carton ou plastique gonflable.  La création de prêt à porter passe à l’ère industrielle comprenant des fabrications en grand nombre et en série.

1960 : Début de la mode unisexe, et développement de la photo de mode.

Daniel Hechter ouvre sa première boutique. Il a une carrière fulgurante car il a osé lancer une mode correspondant plus aux besoins de la vie active. Il a été l’inventeur du style Babette, redingote, manteau soutane.

1961 : Hubert de Givenchy : le gentleman de la couture allie la simplicité avec la somptuosité.

Hubert de GivenchyNé à Beauvais en 1927. C’est en 1945 qu’il commence à collaborer avec certains grands couturiers de l’époque en tant que styliste. Il crée rapidement sa propre maison en 1952, située dans le 8e arrondissement parisien. Il fait confiance à son frère aîné pour l’aider à fonder la société : Jean-Claude, le marquis de Givenchy. Audrey Hepburn devient l’égérie de la griffe dès ses débuts, notamment lorsque Givenchy conçoit les costumes du film « Sabrina ».

Il collabore ensuite avec la star sur nombre de ses films, parmi lesquels on peut citer les classiques « Diamants sur canapé » ou « Charade ». Il se noue entre eux une très grande amitié, jusqu’à la mort d’Audrey Hepburn en 1993.

Le style de Givenchy a été très inspiré par Balenciaga, et ses créations présentent des aspects qui relèvent d’une tradition classique. Givenchy crée ensuite une marque de parfums sous leur nom : Parfums Givenchy. Celle-ci connaît un franc succès et elle est revendue, ainsi que la partie couture de la société, en 1987 au groupe de luxe LVMH. Hubert de Givenchy a depuis un parcours très éclectique : il occupe notamment des fonctions importantes pour la société de vente d’art Christie’s.

Michèle Rozier1962 : Michèle ROSIER est née à Paris, en 1930.

Fille de Pierre Lazareff et d’Hélène Gordon-Lazareff, elle choisit naturellement la voie du journalisme entre 1947 et 1960. Elle se lance ensuite dans une carrière de styliste, travaille pour la télévision. En 1959, elle rencontre Emmanuelle Khanh qui la décide de se lancer dans la mode. Elle créé un anorak en fourrure synthétique. Elle décide de répandre l’usage des vêtements de sport dans la vie courante : combinaison de ski pour ville, utilisation de matériaux inédits : vinyle, nylon. Les américains la surnommeront « plastic queen ». Elle quittera la mode en 1974.

Une nouvelle profession est née celui de styliste de prêt à porter. Le styliste a une autre conception que le couturier.  Le créateur haute couture cherche à construire un vêtement qui s’adapte parfaitement au corps, le styliste lui cherche à créer une chose par l’utilisation d’un nouveau tissu, colore, forme. L’idée compte plus que l’architecture. Aussi, les créations sont vendues moins chères que la haute couture, et vendues en boutiques de prêt à porter. 

1963 : La mini jupe fait scandale. C’est à cette date que le styliste français Jacques Delahaye lance l’idée. Hélas, les femmes ne sont pas prêtes à se dévoiler. Deux ans plus tard, 2 stylistes anglaises : Mary Quant et Joan Huir relancent l’idée. Le succès est immédiat. La mini jupe symbolise la liberté et l’émancipation des femmes, et va révolutionner la mode. Mary Quant est la créatrice du pantalon évasé, la culotte de gymnase, des collants multicolores, la mode lui doit tout ce qui choque.

1964 : Du rose pour les hommes. La pantalon se porte avec une tunique. Mick Jagger, leader des Rolling Stones, monte en scène avec une minirobe d’organdi et un pantalon moulant. Le col des vestes monte, rendant la cravate inutile. Les chemises se colorent incluant des motifs à fleurs entre autre : rose, orange, jaune.

La mode avengers descend dans la rue. Le feuilleton culte britannique  » Chapeau melon et bottes de cuir » va marquer durablement la mode de ces années : combinaison en cuir d’Emma Peel : Diana Rigg héroïne du feuilleton. John Beates un des stylistes des swinging sixities les créa spécialement pour la comédienne.

André Courrèges1965 : Après plus de 10 ans d’apprentissage avec Balenciaga, André Courrèges met en lumière son univers : mini jupe portée avec de grandes chaussettes, combinaisons moulantes en laine, pantalons pour les femmes, chandails transparents, bottines en cuir à bout carré, couleurs pastels, blanc très pur. Un univers inédit baigné de technologie futuriste. Il décline ses collections en 3 catégories de prix : haute couture : vêtements sur mesure, prêt à porter de luxe avec des modèles fabriqués en petites séries et du prêt à porter à des prix abordables. Le succès est immédiat.

Le couturier a su capter l’esprit du temps et marquer son époque en insufflant un vent de jeunesse et de futurisme à la mode. Françoise Hardy était son égérie, qu’il a habillée au début des années 1960. Son style est adopté par la génération de  » Salut les copains « : « Une mini-jupe, deux bottes Courrèges… », commençait la chanson de Michel Delpech « Inventaire 66 » sortie en 1965.

Ses défilés étaient de vrais concepts, comme lorsqu’il avait installé une gigantesque bulle transparente dans le Jardin des plantes à Paris en 1980. En 1985, il avait investi un grand hôtel de Tokyo pour un événement mode et musique, au cours duquel les plus grands airs de la musique française étaient interprétés par 130 musiciens.

Il avait pris sa retraite en 1994, laissant sa femme poursuivre l’activité de la maison, vendue en 2011 au duo Frédéric Torloting et Jacques Bungert. Il décède le vendredi 08 janvier 2016.

1964 : Yves Saint Laurent, fidélité au classicisme, sobre et rigoureux, des vêtements indémodables.  « je ne suis pas un couturier, je suis un artisan, un fabricant de bonheur. »

Yves Saint LaurentNé en 1936 à Oran, il se passionne pour le dessin, la mode, le costume de théâtre. Après le bac, il va à Paris et présente ses dessins à Michel de Brunhoff, directeur de Vogue, qui en retient pour le magazine. En 1953, il gagne le 1er prix du concours du secrétariat internationale de la laine grâce à une robe de cocktail. Couturier de talent, Yves Saint-Laurent prend la tête de Dior en 1957, à l’âge de 21 ans, seulement 2 ans après y être entré comme assistant modéliste. En 1958, sa collection « trapèze » réinvente la robe et remporte un franc succès. Saint-Laurent décide ensuite de quitter Dior et fonde en 1961 sa propre maison. Ses collections, pour femmes tout d’abord, puis pour hommes dès 1969, sont un succès immédiat. Parmi ses plus grandes innovations, on peut citer l’indémodable smoking féminin, le trench-coat ou encore le tailleur-pantalon.

Noir Saint Laurent

Le couturier diversifie par la suite son activité en réalisant des décors et des costumes pour le théâtre et le cinéma et en créant des parfums et des produits de beauté. Après le rachat de son entreprise en 1999 par le groupe Gucci, le créateur prend sa retraite en 2002. Il est décédé le 1er juin 2008 à Paris, des suites d’un cancer au cerveau.

1967 : Paco Rabanne : » le métallurgiste « .

Paco RaboneeNé à San Sebastian au pays basque espagnol en 1934. Dans les années 50, il part à Paris pour étudier l’architecture. Sa mère, première main chez Balanciaga, lui a donné le goût de la mode. En 1966, il créé sa première collection : provocante. Ses mannequins ont la peau noire, elles défilent pieds nus sur une musique de Boulez, et sont habillées en robes plastique et métal. Toute sa carrière sera consacrée à mettre au point des robes dans des matériaux inadaptés aux vêtements : résille métallique, papier mélangé à des fils de nylon, bouteilles en plastiques.

Pierre de Cardin, le businessman. Il s’est construit un empire.

Pierre CardinNé en 1922 dans une famille de cultivateurs italien, élève de Jeanne Paquin et Elsa Schiaparelli, ex tailleur chez Dior, il est un couturier inventif. Son style est futuriste : créations de la minirobe chemise bicolore coupée en diagonale par un large zigzag, combinaisons sans manches pour homme, costume à col Mao. Il lance une mode unisexe et à petits prix comme la caprine : robe en tissus moulant ressemblant à du tweed.

Pierre Cardin témoigne d’un appétit féroce pour l’expérimentation. Ses formes construisent des silhouettes géométriques à base de ronds et de triangles ; leur volume sculptural impose au corps de s’y adapter.

1968 : Apparition des collants trompe l’oeil et des robes clins d’oeil. Chacun fait ce qui lui  plait. Des pantalons pour tous : émancipation des femmes : découverte du confort.

Mai 1968 : Mouvement de contestation politique, sociale et culturelle, qui se développa en France en mai-juin 1968. Mai 68 est d’abord un mouvement de révolte étudiante sans précédent, né du malaise latent au sein de l’université française (critique de l’enseignement traditionnel, insuffisance des débouchés, menaces de sélection). Il s’inscrit dans une crise internationale qui a pris naissance aux États-Unis : en septembre 1964, sur le campus de Berkeley, le Free Speech Movement lance la protestation contre la guerre du Viêt-nam. Mais le cas français se révèle tout à fait spécifique : le mouvement y revêt un aspect plus global, plus spectaculaire qu’ailleurs ; surtout, la révolte étudiante y débouche sur des grèves et une crise sociale généralisée, qui mettent en péril les sommets de l’État.9

La jeunesse monte sur le barricades. Les filles et les garçons enfilent leurs jeans contestataire. Le mot d’ordre :  » il est interdit d’interdire « . La mode n’échappe pas à cette libération.

Auteur : Fatima S.

Source :

http://www.linternaute.com/biographie/hubert-de-givenchy/

http://www.linternaute.com/actualite/depeche/afp/1687/1532031/deces_du_couturier_andre_courreges_icone_de_la_mode_des_annees_1960.shtml

http://cinephilazr.pagesperso-orange.fr/fiche_ROSIER_Michele.htm

http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/événements_de_mai_1968/131140

livre 100 ans de mode, Editions Atlas

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Publié par Saikna creations

Créatrice de mode au style universel. Animatrice d'ateliers de couture, recyclage, DIY. Saikna s'engage à proposer des articles uniques ou de petites séries. En effet, il est possible aujourd'hui de détourner des matériaux et autres textiles de bonne qualité afin de leur donner une nouvelle vie, ou d'utiliser des tissus respectueux de l'environnement. Il est stimulant de transformer les matériaux, de faire fonctionner mon imagination pour proposer un nouveau style de mode, éthique, éco responsable. Je propose également des travaux de réparation textile.

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