1970 – 1979 : La grande récupération

1970 : Psychédélique : néologisme créé par l’américain Timothy Leary pour signifier ce qui exalte l’esprit. Une mode exubérante, libre en a découlée et s’est imposée chez les jeunes, incluant des couleurs vives, acides, fluorescentes, aux formes arrondies, enchevêtrées, arabesques, avec des signes ésotériques, psychédélique. C’est le petit frère du mouvement hippie, il engendrera la musique planante des Pink Floyd, Soft Machine ou l’album Sergent Peppers des Beatles.

Le créateur japonais Issey Miyake présente sa première collection à Tokyo, et à New York, c’est un événement.

Issey-MiyakeNé en 1938 à Hiroshima, et ayant grandi au Japon  est l’un des premiers stylistes japonais à organiser un défilé en Europe en 1973. Dans un contexte « d’optimisme ambiant » et de construction de la mode loin la guerre des clans (New York vs Paris), Yssey Miyake tisse sa toile cosmopolite. En 1971, la première collection Issey Miyake est présentée à New York devant Diane Vreeland, alors rédactrice en chef de Vogue, avant d ‘être présentée à Paris en avril 1973. Attaché à l’ouverture d’esprit en matière de conception et création, mais aussi à la liberté du mouvement au sein du vêtement.  Dès sa première collection faite en collaboration avec Makiko Minagawa, originaire de Kyoto, il introduit des jeans en sashiko (un tissu ouaté et piqué à motifs géométriques à couleurs primaires) qui trouve son inspirations dans des étoffes anciennes, reflet du Japon rural et de dernières innovations textiles avec des matières synthétiques. Son concept du Piece of cloth provoque également un grand retentissement dans l’univers de la mode.

 Ces années 1960 marquent la naissance d’un couturier à la fois logique et novateur qui va s’inspirer également du style hippie en 1969 avant de retourner au Japon pour créer sa première collection. Un créateur qui va progressivement de venir l’inventeur quasiment révolutionnaire qui pense fermement que l’on peut créer un vêtement à partir de n’importe quel matériau de base et, dont les modèles par leur originalité éblouissent le public.

1970 : La robe est détrônée par le mini short, baptisé le hot ponts (chaude culotte). Il se porte coupé en haut des cuisses. Il existe en velours, en cuir, suède, maille, satin et il est porté par les moins de 25 ans.

1971 : L’anti mode : le mouvement hippie. Ils sont jeunes et révoltés, en ont marre de la mode, ils vont créer une nouvelle mode jusqu’à la fin des années 70. Jeans, cheveux longs dénoués, fleuris, barbes, pieds nus, tuniques en coton, robe longue ample … Les flowers people apparus fin des années 60 aux Etats Unis, rejettent la société de consommation, ses tabous, son hypocrisie. Ils se veulent libres et innocents. D’abord marginaux, ils vont donné naissance à un mouvement de désacralisation du vêtement. On commence à se détacher de ses vêtements à durée limitée. Par solidarité avec les pays sous développés, on porte des tenues paysannes, des vêtements folkloriques.

De nouveaux couturiers récupèrent cette tendance, ils créent des vêtements ethniques ou tsiganes. Le coton indien est un tissu très apprécié. Le mouvement hippie disparaitra fin des années 70 pour réapparaitre à la fin des années 80 avec le new Age.

Naissance du terme créateur.

Didier Grumbach et Andrée Putman fondent une société dont l’objectif est de  rapprocher les stylistes  et les industriels. L’association va donner les moyens aux stylistes de fabriquer des vêtements sans passer par des ateliers de couture, en les faisant exécuter par des industriels. Les créations sont vendues sous leur nom propre.

1972 : Sonia Rykiel créé la femme libérée et sophistiquée. Elle veut concilier émancipation et élégance. Elle s’inspire du style des années 30 : mise en valeur de la tête, visage, épaules, bras. Ses vêtements en maille souple, près du corps permettent aux femmes d’être sophistiquées.

Sonia Rykiel, née Sonia Flis le 25 mai 1930 à Paris et morte le 25 août 2016 sans sa ville natale, est une grande couturière, écrivaine, designer, actrice et gastronome française. Fondatrice de la Maison de couture Sonia Rykiel, surnommée « la Reine du Tricot » (« Queen of Knits »), inventrice de la « démode », elle a fait l’apologie du noir et des rayures, inventé les coutures à l’envers, l’absence d’ourlets et de doublures, les premiers joggings sophistiqués en velours, les messages inscrits et surtout la maille qui épouse le corps des femmes.

La mode maxi s’installe avec les longs manteaux. Le film  » Il était une fois dans l’ouest » tourné en 1969, a mit en avant ce style des manteaux longs de cow boys.  Un an après, l’industrie du prêt à porter lance les collections.

il était une fois dans l'ouest

1973 : Kenzo : un japonais à Paris, coloriste et génie du mélange d’imprimés.

KENZO TAKADAKenzo Takada est un styliste japonais, créateur de la marque Kenzo. Très jeune, il s’intéresse déjà à la mode, mais décide de poursuivre ses études pour apprendre les langues étrangères, à l’université de Kobe. Mais le futur grand couturier se désintéresse très vite des cours, et s’inscrit au Tokyo’s Bunka Fashion College, une école de mode réputée au pays du soleil levant. Véritable passionné, Kenzo quitte son pays en 1964 pour s’installer dans la capitale mondiale de la mode : Paris. Sur place, il se lance en tant que styliste free-lance, et tente de faire connaître ses créations colorées et imprimées, élégantes et distinguées.

Sa concrétisation a lieu en 1970 avec le premier défilé de la marque et la création dans la foulée de la boutique « Jungle Jap ». Après les collections de prêt-à-porter, le styliste relève un nouveau défi en imaginant des parfums. Le succès est immédiat, et les senteurs se multiplient au fil des années. En 1993, le fondateur décide de revendre sa marque Kenzo au puissant groupe de luxe LVMH. Il prend sa retraite en 1999.

Création de la chambre syndicale des couturiers et créateurs de mode à l’initiative de Pierre Bergé, PDG de la société Yves Saint Laurent et Jacques Mouclier, délégué général du nouvel organisme. Depuis, tous les ans, des défilés sont organisés pour présenter les collections de ses membres (créateurs et couturiers).

1974 : Dorothé bis : une boutique, une marque et deux stylistes. Jacqueline et Elie Jacobson commencent dans la fourrure. Une fourrure teinte en couleurs vives, amusante et pas cher.

1975 : Agnès B. et le cardigan à pressions.

Née à Versailles en 1941 au sein d’une famille nombreuse, Agnès Troublé s’est forgée une place de choix dans le secteur de la mode sous le nom d’Agnès b. Sa carrière prolifique débute dans les années 60 : après des cours à l’École des Beaux Arts de Versailles, Agnès Troublé fait ses premières armes en tant que rédactrice de mode pour le magazine Elle. Souhaitant se lancer dans la création vestimentaire, elle devient designer et attachée de presse pour la marque Dorothée Bis. En parallèle, la jeune créatrice travaille en freelance pour Pierre Alby, V de V et Eversbin. En 1973, elle lance sa marque Agnès b. et inaugure peu de temps après sa première boutique parisienne, où les clientes viennent se procurer son célèbre cardigan à boutons pressions. Au fil des années, la marque se développe sur le front du prêt-à-porter puis se diversifie peu à peu dans le secteur des cosmétiques et de la parfumerie.

1976 : arrivée du Punk, l’anti mode hippie

Epingles à nourrice plantées dans la joue, lames de rasoirs suspendues aux oreilles, cheveux hirsutes, vêtements troués, maquillage… voici une nouvelle mode qui voit le jour. Contre toute attente, ces marginaux britanniques lancent une nouvelle mode à travers le monde. Ils se veulent durs, cyniques. Leur leitmotiv :  » No future « .

Le style punk est récupéré par des stylistes : Vivienne Westwood, Sandra Rhodes, Jean Paul Gaultier.

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1976 : Come back des dentelles. Les dentelles et les robes floues envahissent les magasins. L’érotisme et le style vamp s’imposent. Le maquillage est très appuyé, les lèvres brillantes, cheveux retombants sur une seule épaule. Style provocant et dénudé, avec des robes fendues en haut des cuisses.

1977 : le 3 en 1. La styliste Fabienne K. crée des vêtements pour être bien partout. Elle invente le vêtement à géométrie variable, avec une tenue on pouvait en réaliser 3. Elle lance le molleton, l’interlock : maille douce et ultrasouple.

jean_charles_de_castelbajac1978  : Jean Charles de Castelbajac est un créateur avec un univers à part, ludique, il s’inspire de l’enfance ou du Moyen Age. Il passe son enfance à Casablanca, étudie dans un collège de province puis dans une école de gestion pour poursuivre dans le stylisme. Sa mère dirige une entreprise textile à Limoges. En 1968, il lance la marque KO qui devient Ko and Co. La presse internationale remarque ses vêtements minimalistes, futuristes, ses matières brutes et détournées (serpillères, bandes velpeau, torchons, toiles cirées, toile de jute). Ouverture de sa m-première boutique en 1975, il crée des ponchos 2 places, des blousons teddy bear avec des nounous, des gilets en faux gazon vert et dru, des robes tableaux peintes par des artistes contemporains ou des manteaux graffitis.

1979 : Popy Moreni,  une créatrice qui avance à contre courant. Elle crée des vêtements qui n’ont pas d’âge.  Née à Turin en 1947, son père est peintre, sa mère sculpteur et créatrice de bijoux. Elle s’installe à Paris à l’âge de 17 ans. En 1967, elle passe chez Promostyl : bureau de styliste. Elle ouvre sa première boutique en 1976. Son premier défilé : des modèles sortis du commedia Dell’arte ou d’un bal de Venise : collerette de Pierrot sur une djellaba, des découpes à la Arlequin, costumes en velours ou satin.

Auteur : Fatima S.

Sources :

http://www.elle.fr/Personnalites/Agnes-B

100 ans de mode aux Editions Atlas

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Publié par Saikna creations

Créatrice de mode au style universel. Animatrice d'ateliers de couture, recyclage, DIY. Saikna s'engage à proposer des articles uniques ou de petites séries. En effet, il est possible aujourd'hui de détourner des matériaux et autres textiles de bonne qualité afin de leur donner une nouvelle vie, ou d'utiliser des tissus respectueux de l'environnement. Il est stimulant de transformer les matériaux, de faire fonctionner mon imagination pour proposer un nouveau style de mode, éthique, éco responsable. Je propose également des travaux de réparation textile.

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